de Gajendra.
CHANT 8
CHAPITRE 3
de Gajendra.
evam vyavasito buddhya
samadhaya mano hrdi
jajapa paramam japyam
prag-janmany anusiksitam
La Bhagavad-gita (6.43-44) traite de ce genre de réminiscence:
labhate paurva-dehikam
yatate ca tato bhuyah
samsiddhau kuru-nandana
purvabhyasena tenaiva
hriyate hy avaso pi sah
Il est donc impératif que tous les bhaktas au sein du Mouvement pour la Conscience de Krsna pratiquent la récitation d'un mantra. On doit assurément réciter le mantra Hare Krsna, qui est le maha-mantra, ou "grand mantra", mais l'on doit aussi réciter régulièrement cintamani-prakara-sadmasu ou le Nrsimha stotra (ito nrsimhah parato nrsimho yato yato yami tato nrsimhah). Chaque bhakta doit apprendre à réciter un mantra à la perfection, de telle sorte que même s'il n'atteint pas à une conscience spirituelle parfaite dans cette vie, il n'oubliera pas la conscience de Krsna lors de sa prochaine vie, même s'il devient un animal. Bien entendu, un bhakta doit s'efforcer de parfaire sa conscience de Krsna dans la présente vie, car la seule compréhension de Krsna et de Ses instructions permet de retourner en notre demeure originelle auprès de Dieu, la Personne Suprême, en quittant ce corps. Même en cas d'échec, la pratique de la conscience de Krsna n'est jamais en vain. Ajamila, par exemple, apprit dans son enfance à chanter le Nom de Narayana, guidé par son père. Plus tard, il démérita et devint un ivrogne, un débauché, un bandit et un voleur. Néanmoins, pour avoir prononcé le Nom de Narayana en appelant son fils nommé ainsi, il atteignit un haut niveau de conscience spirituelle bien qu'il se fût livré à des activités pécheresses. Quelles que soient les circonstances, nous ne devons donc jamais oublier le chant du mantra Hare Krsna. Cela nous aidera au sein des pires dangers, comme ce fut le cas pour Gajendra.
om namo bhagavate tasmai
yata etac cid-atmakam
purusayadi-bijaya
paresayabhidhimahi
Dans ce verset, les mots etac cid-atmakam revêtent une grande importance. Le corps matériel n'est assurément constitué que par des éléments matériels, mais lorsqu'on s'éveille à la compréhension que donne la conscience de Krsna, le corps n'est plus matériel, mais spirituel. Le corps de matière est destiné au plaisir des sens, alors que le corps spirituel participe au service d'amour transcendantal du Seigneur. On ne doit donc pas penser que le corps d'un bhakta qui sert Dieu, la Personne Suprême, et pense constamment à Lui, est matériel. Gurusu naramatih: il ne faut donc plus considérer le maître spirituel comme un être humain ordinaire pourvu d'un corps matériel. Arcye visnau sila-dhih: chacun sait que la murti dans le temple est en pierre; mais penser qu'elle est seulement de pierre constitue une offense. De même, penser que le corps du maître spirituel est composé d'éléments matériels est une offense. Les athées pensent que les bhaktas adorent stupidement une statue de pierre en la prenant pour Dieu, et qu'ils vénèrent un homme ordinaire en tant que leur guru. Quoi qu'il en soit, le fait est que, par la grâce de la toute-puissance de Krsna, la murti, cette prétendue statue de pierre, est directement Dieu, la Personne Suprême; de même, le corps du maître spirituel est directement spirituel. On doit comprendre que le pur bhakta qui sert le Seigneur avec une dévotion sans partage se situe à un niveau transcendantal purement spirituel (sa gunan samatityaitan brahma-bhuyaya kalpate). Offrons donc notre hommage à Dieu, la Personne Suprême, par la miséricorde duquel les objets qualifiés de matériels peuvent devenir spirituels lorsqu'ils sont utilisés à des fins spirituelles.
L'omkara (pranava) est le son symbolique qui représente Dieu, la Personne Suprême. Om tat sad iti nirdeso brahmanas tri-vidhah smrtah: les trois mots om tat sat invoquent directement le Seigneur. C'est pourquoi Krsna dit être l'omkara dans tous les mantras védiques (pranavah sarva-vedesu). Les mantras védiques commencent par omkara, afin que Dieu, la Personne Suprême, soit immédiatement mentionné. Le Srimad-Bhagavatam, par exemple, commence par les mots om namo bhagavate vasudevaya. Il n'y a aucune différence entre le Seigneur Suprême, Vasudeva, et omkara (pranava). Nous devons faire attention à bien comprendre qu'omkara ne désigne rien de nirakara, ou "sans forme". D'ailleurs, ce verset l'annonce d'emblée: om namo bhagavate. Bhagavan est une personne. L'omkara représente donc Dieu, la Personne Suprême, et non un concept impersonnel comme les philosophes mayavadis le pensent. Dans ce verset, le mot purusaya l'exprime clairement. La Vérité suprême désignée par l'omkara est purusa, la Personne Suprême; Elle n'est pas impersonnelle. A moins d'être une personne, comment Dieu pourrait-Il dominer les grands et vaillants dirigeants de l'univers? Visnu, Brahma et Siva sont les dirigeants suprêmes de cet univers, mais Sri Visnu reçoit les hommages même de Siva et de Brahma. Le mot paresaya utilisé dans ce verset souligne donc que Dieu, la Personne Suprême, est adoré par de grands devas. Paresaya signifie paramesvara. Brahma et Siva sont des isvaras c'est-à-dire de grands dirigeants, mais Sri Visnu est paramesvara, le dirigeant suprême.
yenedam ya idam svayam
yo smat parasmac ca paras
tam prapadye svayambhuvam
Le Seigneur dit dans la Bhagavad-gita (9.4): maya tatam idam sarvam jagad avyakta-murtinasruti-mantra: yato va imani bhutani jayante. yena jatani jivanti. yat prayanty abhisamvisanti. La cause originelle de tout ce qui existe est Dieu, et après avoir été réduit à néant, tout rentre à nouveau en Lui (prakrtim yanti mamikam). Ainsi, le Seigneur Suprême, la Personne Divine —Ramacandra ou Krsna—, est la cause originelle de toutes choses. —"Je suis Dieu, la Personne Suprême, mais tout repose sur Mon énergie, tout comme un récipient en terre repose sur le sol." Un récipient en terre est posé sur un support dérivé de la terre. Il est fabriqué par un potier dont le corps est lui-même un produit de la terre. Le tour du potier, avec lequel le récipient est fabriqué, procède aussi de la terre, et les matériaux dont on a fait le pot appartiennent également à la terre. Comme le confirme le
sac-cid-ananda-vigrahah
anadir adir govindah
sarva-karana-karanam
kvacid vibhatam kva ca tat tirohitam
aviddha-drk saksy ubhayam tad iksate
sa atma-mulo vatu mam parat-parah
Dieu, la Personne Suprême, possède de multiples puissances (parasya saktir vividhaiva sruyate). Aussi, dès qu'Il le désire, Il peut utiliser l'une d'entre elles, et c'est ainsi qu'Il crée cette manifestation cosmique. Puis, lorsque la création matérielle est anéantie, elle repose à nouveau en Lui. Néanmoins, Il reste le témoin suprême et infaillible. Immuable en toutes circonstances, le Seigneur agit seulement en tant que témoin et Se situe au-delà de la création et de l'anéantissement.
lokesu palesu ca sarva-hetusu
tamas tadasid gahanam gabhiram
yas tasya pare bhivirajate vibhuh
jantuh punah ko rhati gantum iritum
yatha natasyakrtibhir vicestato
duratyayanukramanah sa mavatu
Kuntidevi exprima une compréhension analogue; le Seigneur Suprême est omniprésent, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il est même situé dans le coeur. Sarvasya caham hrdi sannivisto. Isvarah sarva-bhutanam hrd-dese rjuna tisthati. Ces mots indiquent que l'on peut trouver le Seigneur Suprême à l'intérieur de son propre coeur. De très nombreux yogis essaient de Le trouver. Dhyanavasthita-tad-gatena manasa pasyanti yam yoginah. Malgré cela, même de grands yogis, des devas, des saints et des sages sont demeurés incapables de saisir les caractéristiques physiques de ce grand artiste, ou de comprendre la signification de Ses mouvements. Que dire alors des penseurs ordinaires, comme les soi-disant philosophes de ce monde matériel? Il leur est impossible de Le comprendre. Nous devons donc accepter les déclarations faites par le Suprême lorsqu'Il a la bonté de S'incarner afin de nous instruire. Nous devons simplement croire ce que disent Sri Ramacandra, Sri Krsna et Sri Caitanya Mahaprabhu, et suivre Leurs traces. Nous pourrons alors comprendre la raison d'être de Leur venue en ce monde.
evam yo vetti tattvatah
tyaktva deham punar janma
naiti mam eti so rjuna
(B.g., 4.9)
vimukta-sanga munayah susadhavah
caranty aloka-vratam avranam vane
bhutatma-bhutah suhrdah sa me gatih
Ce verset expose les caractéristiques des bhaktas ou des gens qui sont spirituellement très évolués. Les bhaktas traitent toujours tous les êtres sur un pied d'égalité et n'établissent pas de différence entre les classes supérieures ou inférieures. Panditah sama-darsinah: ils considèrent chaque être comme une âme spirituelle qui fait partie intégrante du Seigneur Suprême. Aussi ont-ils qualité pour rechercher Dieu, la Personne Suprême. Comprenant qu'Il est l'ami de tous (suhrdam sarva-bhutanam), ils agissent eux-mêmes comme les amis de tous, au nom du Seigneur Suprême. Ils n'établissent aucune différence entre telle ou telle nation, telle ou telle communauté; ils prêchent en tous lieux la conscience de Krsna, telle que l'enseigne la Bhagavad-gita. Ils se rendent ainsi dignes de contempler les pieds pareils-au-lotus du Seigneur. On appelle paramahamsas ces prédicateurs de la conscience de Krsna. Les mots vimukta-sangabhaktas afin de pouvoir contempler Dieu, la Personne Suprême. indiquent qu'ils n'ont rien à voir avec les conditions matérielles. Nous devons nous en remettre à de tels
na nama-rupe guna-dosa eva va
tathapi lokapyaya-sambhavaya yah
sva-mayaya tany anukalam rcchati
tasmai namah paresaya
brahmane nanta-saktaye
arupayoru-rupaya
nama ascarya-karmane
Il est dit dans le Visnu Purana: gunams ca dosams ca mune vyatita samasta-kalyana-gunatmako hi. Dieu, la Personne Suprême, n'a pas de forme matérielle pas plus que de qualités ou de défauts. Il est spirituel et en Lui seul se trouvent réunies toutes les qualités spirituelles. Le Seigneur dit dans la Bhagavad-gita (4.8): paritranaya sadhunam vinasaya ca duskrtam. Les Activités par lesquelles Il sauve Ses bhaktas et anéantit les asuras sont transcendantales. Quiconque est anéanti par Dieu acquiert les mêmes résultats qu'un bhakta protégé par Lui; tous deux sont élevés à la transcendance. La seule différence est que le bhakta retourne directement sur les planètes spirituelles et devient un compagnon du Seigneur Suprême, alors que l'être démoniaque atteint brahmaloka, le rayonnement impersonnel du Seigneur. Quoi qu'il en soit, tous deux atteignent le niveau transcendantal. Lorsque le Seigneur tue ou extermine les asuras, cet Acte n'est pas exactement comparable à celui d'une personne qui en tue une autre dans le monde matériel. Bien qu'Il semble agir sous l'influence des gunas, Il est nirguna, c'est-à-dire au-dessus des modes d'influence de la nature. Son Nom n'est pas matériel; autrement, comment pourrions-nous obtenir la libération en chantant Hare Krsna, Hare Rama? Les Noms du Seigneur tels que Rama et Krsna ne sont pas différents des Personnes Rama et Krsna. Aussi, en récitant le mantra Hare Krsna, nous sommes constamment en compagnie de Rama et de Krsna —Dieu, la Personne Suprême—, et atteignons ainsi la libération. Prenons l'exemple concret d'Ajamila, qui demeura toujours transcendantal à ses actes simplement en prononçant le Nom de Narayana. Si cela est vrai dans le cas d'Ajamila, que dire alors du Seigneur Suprême. Lorsque Dieu apparaît dans ce monde matériel, Il ne devient pas pour autant un produit de la matière. Ceci est confirmé tout au long de la Bhagavad-gita (janma-karma ca me divyam, avajananti mam mudhah manusim tanum asritam). Lorsque Dieu, la Personne Suprême —Rama ou Krsna— descend afin d'agir de façon transcendantale pour notre bien, nous ne devrions pas Le considérer comme un être humain ordinaire. Lorsque le Seigneur vient ici-bas, Il le fait en vertu de Son énergie spirituelle (sambhavamy atma-mayaya). N'étant pas obligé de venir par l'intermédiaire de l'énergie matérielle, Il demeure toujours transcendantal. On ne doit pas considérer le Seigneur Suprême comme un être humain ordinaire. Les formes et les noms matériels sont souillés, mais la Forme et le Nom spirituels sont de nature trancendantale.
saksine paramatmane
namo giram viduraya
manasas cetasam api
naiskarmyena vipascita
namah kaivalya-nathaya
nirvana-sukha-samvide
C'est seulement par l'intermédiaire du service de dévotion, comme le déclare la Bhagavad-gita, que l'on peut connaître Dieu, la Personne Suprême. Bhaktya mam abhijanati yavan yas casmi tattvatah. Il est indispensable d'avoir recours au service de dévotion si l'on veut véritablement connaître Dieu. Ces activités sont dites sattvas, ou suddha-sattvas. Dans le monde matériel, on apprécie les activités vertueuses qui caractérisent un brahmana pur. Mais les activités du service de dévotion sont suddha-sattvas; en d'autres termes, elles se situent au niveau transcendantal. Ce n'est que grâce au service de dévotion qu'on peut comprendre le Suprême.
Le service de dévotion est qualifié de naiskarmya. Le simple rejet de l'activité matérielle est insuffisant. Naiskarmyam apy acyuta-bhavavarjitam. Ne plus agir de façon matérielle ne nous aidera en rien, à moins d'accomplir des activités s'inscrivant dans le cadre de la conscience de Krsna. De nombreux sannyasis très élevés cessèrent toute activité dans l'espoir d'atteindre le naiskarmya, de se délivrer de l'activité matérielle. Néanmoins, ils échouèrent et durent retourner à un niveau matériel pour agir en matérialistes. Au contraire, une fois que l'on se livre aux activités spirituelles du bhakti-yoga, on ne retombe plus. Le but de notre Mouvement pour la Conscience de Krsna est donc d'amener tout le monde à se livrer constamment à des activités spirituelles, grâce auxquelles on peut transcender l'action matérielle. Les activités spirituelles du bhakti-marga —sravanam kirtanam visnoh smaranam pada-sevanam— nous amènent à comprendre ce qui touche à Dieu, la Personne Suprême. Ainsi, comme l'énonce ce verset: sattvena pratilabhyaya naiskarmyena vipascita —"Les purs bhaktas dont l'existence baigne dans la transcendance grâce au bhakti-yoga peuvent réaliser Dieu, la Personne Suprême."
Le Gopala-tapani Upanisad (15) définit le naiskarmya comme suit: bhaktir asya bhajanam tad ihamutropadhi-nairasyenaivamusmin manasah kalpanam eva ca naiskarmyam. Celui qui se consacre pleinement à des activités conscientes de Krsna sans désirs matériels de jouissance —que ce soit ici ou dans les systèmes planétaires supérieurs, dans la vie présente ou dans une vie future (iha-amutra) —agit dans le cadre du naiskarmya. Anyabhilasita-sunyam. Lorsqu'on est délivré de toute souillure et qu'on agit dans le service de dévotion sous la direction d'un maître spirituel, on parvient au niveau du naiskarma. Tel est le service de dévotion transcendantal par l'intermédiaire duquel le Seigneur doit être servi. Je Lui présente mon respectueux hommage.
mudhaya guna-dharmine
nirvisesaya samyaya
namo jnana-ghanaya ca
Comme le verset précédent l'expliquait, Dieu, la Personne Suprême, n'a pas de forme matérielle; malgré cela, Il affecte d'innombrables Formes afin de donner des marques de Sa faveur à Ses bhaktas et d'anéantir les asuras. Le Srimad-Bhagavatam enseigne que les manifestations de Dieu en ce monde sont tellement nombreuses qu'on les compare aux vagues d'une rivière. Ces vagues se succèdent sans fin et il est impossible de les dénombrer. De la même manière, personne ne peut déterminer quand et comment apparaissent les différentes manifestations du Seigneur selon les nécessités du moment, du lieu et des postulants. Le Seigneur apparaît constamment. Krsna dit dans la Bhagavad-gita (4.7):
glanir bhavati bharata
abhyutthanam adharmasya
tadatmanam srjamy aham
Même les impersonnalistes, qui mettent l'accent sur la connaissance parfaite caractérisant Dieu, la Personne Suprême, désirent se fondre dans le rayonnement du Seigneur. C'est pourquoi, comme l'indique dans ce verset le mot jnana-ghanaya, ces différents avataras Se manifestent pour les athées qui refusent de croire à la Forme et à l'existence du Seigneur. Vu les nombreuses Formes sous lesquelles Celui-ci vient pour nous enseigner, personne ne peut soutenir qu'Il n'existe pas. Le mot jnana-ghanaya est particulièrement utilisé ici pour désigner ceux dont la connaissance s'est affermie à force de rechercher le Seigneur par l'intermédiaire d'une compréhension philosophique théorique. Un savoir superficiel n'est d'aucune utilité pour comprendre Dieu, la Personne Suprême, mais lorsque la connaissance devient très intense et très profonde, on comprend alors qui est Vasudeva (vasudevah sarvam iti sa mahatma sudurlabhah). C'est après de très nombreuses naissances qu'un jnani atteint ce niveau, d'où le mot jnana-ghanaya dans ce verset. Le mot santaya signifie que Vasudeva Se trouve dans le coeur de chacun, mais n'agit pas de concert avec l'être vivant. Les jnanis impersonnalistes réalisent Vasudeva quand leur savoir atteint sa pleine maturité (vasudevah sarvam iti sa mahatma sudurlabhah).
sarvadhyaksaya saksine
purusayatma-mulaya
mula-prakrtaye namah
Le Seigneur dit dans la Bhagavad-gita (13.3): ksetra-jnam capi mam viddhi sarva-ksetresu bharata —"Comprends, ô descendant de Bharata, que Je suis Celui qui connaît tous les corps." Chacun de nous pense "Je suis ce corps" ou "Ceci est mon corps", mais la vérité est en fait bien différente. Notre corps nous est octroyé par le propriétaire suprême. L'être vivant, qui est aussi ksetra-jna —celui qui connaît le corps— n'en est pas le seul propriétaire. Le véritable propriétaire du corps est Dieu, la Personne Suprême, le ksetra-jna suprême. Lorsque, par exemple, nous louons et occupons une maison, celle-ci appartient en fait au propriétaire. De la même façon, nous pouvons être pourvus d'un certain type de corps pour pouvoir jouir de la vie ici-bas, mais en fait le vrai propriétaire de ce corps est Dieu, la Personne Suprême. On L'appelle sarvadhyaksa car tout en ce monde fonctionne sous Sa direction. Le Seigneur le confirme en disant dans la Bhagavad-gita (9.10): mayadhyaksena prakrtih suyate sacaracaram —"Cette nature matérielle, qui agit sous Ma direction, ô fils de Kunti, engendre tous les êtres mobiles et immobiles." De la nature matérielle, ou prakrti, sont issues de nombreuses variétés d'êtres vivants: les êtres aquatiques, les plantes, les arbres, les insectes, les oiseaux, les animaux terrestres, les êtres humains et les devas. Prakrti représente la mère, et Dieu, la Personne Suprême, est le père (aham bijapradah pita).
La prakrti peut bien nous octroyer un corps matériel, mais en tant qu'âmes spirituelles, nous demeurons des parcelles intégrantes de Dieu, la Personne Suprême. La Bhagavad-gita (15.7) le confirme: mamaivamso jivaloke jiva-bhutah sanatanah. L'être vivant, parcelle intégrante de Dieu, ne provient pas du monde matériel. Le Seigneur est donc qualifié d'atma-mula dans ce verset, car Il représente la source originelle de tout ce qui existe. Il est la semence à l'origine de toute existence (bijam mam sarva-bhutanam). Il dit dans la Bhagavad-gita (14.4):
murtayah sambhavanti yah
tasam brahma mahad yonir
aham bija-pradah pita
sarva-pratyaya-hetave
asata cchayayoktaya
sad-abhasaya te namah
On peut paraphraser ce verset comme suit: "Tu observes les objectifs des activités des sens. L'être vivant ne peut même pas faire un pas sans que Tu le guides. La Bhagavad-gita (15.15) le confirme: sarvasya caham hrdi sannivisto mattah smrtir jnanam apohanam ca —Tu es présent dans le coeur de chacun, et de Toi seulement viennent le souvenir et l'oubli. Chayeva yasya bhuvanani bibharti durga. Sous l'emprise de maya, l'être vivant veut goûter aux plaisirs de ce monde matériel, mais à moins que Tu ne le diriges et que Tu ne lui donnes le souvenir, il ne fera aucun progrès vers l'objectif qu'il poursuit dans la vie, lequel est comparé à une ombre. L'âme conditionnée se dirige à tort vers un but erroné, vie après vie, et c'est Toi qui lui remets ce but en mémoire. Au cours d'une vie, l'âme conditionnée désire progresser vers un certain objectif, mais elle oublie tout en changeant de corps. Néanmoins, ô Seigneur, parce qu'elle désire jouir de quelque chose en ce monde, Tu le lui rappelles lors de sa vie suivante. Mattah smrtir jnanam apohanam ca. Du fait que l'âme conditionnée désire T'oublier, par Ta grâce Tu lui procures vie après vie les moyens pour ce faire, de façon quasiment perpétuelle. Tu diriges donc éternellement les âmes conditionnées. C'est parce que Tu es la cause originelle de tout que tout semble réel. C'est Toi la réalité ultime, Dieu, la Personne Suprême. Je Te présente mon respectueux hommage."
Srila Visvanatha Cakravarti Thakura analyse le mot sarva-pratyaya-hetave. Il explique qu'en observant un résultat, on peut avoir une idée de ce qui l'a causé. A titre d'exemple, étant donné qu'un pot en terre résulte du travail d'un potier, en voyant ce pot, on peut deviner l'existence du potier. De même, cet univers matériel ressemble au monde spirituel, et toute personne intelligente peut deviner comment il fonctionne. Comme la Bhagavad-gita l'explique, mayadhyaksena prakrtih suyate sa-caracaram. Les activités de l'univers matériel donnent à entendre qu'il y a derrière elles la direction et la surveillance du Seigneur.
niskaranayadbhuta-karanaya
sarvagamamnaya-maharnavaya
namo pavargaya parayanaya
Ce verset définit Dieu, la Personne Suprême, comme la cause merveilleuse. Dieu est merveilleux dans le sens que bien qu'il puisse exister un nombre illimité d'émanations de Sa Personne (janmady asya yatah), Il demeure toujours complet (purnasya purnam adaya purnam evavasisyate). L'expérience que nous avons de ce monde nous enseigne que si nous avons dix millions de francs sur notre compte en banque et retirons régulièrement de l'argent, à la fin le compte sera vide. Cependant, le Seigneur Suprême demeure toujours Dieu, la Personne Suprême, bien que d'innombrables Personnes Suprêmes émanent de Lui. Purnasya purnam adaya purnam evavasisyate: Il est donc "la cause merveilleuse". Govindam adi-purusam tam aham bhajami.
sac-cid-ananda-vigrahah
anadir adir govindah
sarva-karana-karanam
Tous, nous devons prendre refuge en Krsna. On trouve donc le conseil suivant:
moksa-kama udara-dhih
tivrena bhakti-yogena
yajeta purusam param
tat-ksobha-visphurjita-manasaya
naiskarmya-bhavena vivarjitagama-
svayam-prakasaya namas karomi
Il est dit dans la Bhagavad-gita (10.11):
aham ajnana-jam tamah
nasayamy atma-bhava stho
jnana-dipena bhasvata
sarvair gunais tatra samasate surah
(S.B., 5.18.12)
muktaya bhuri-karunaya namo layaya
svamsena sarva-tanu-bhrn-manasi pratita-
pratyag-drse bhagavate brhate namas te
Srila Visvanatha Cakravarti Thakura a fourni une explication des mots brhate namas te: brhate sri-krsnaya. Krsna est Dieu, la Personne Suprême. Il existe de nombreux tattvas: le visnu-tattva, le jiva-tattva et le sakti-tattva, mais le visnu-tattva, qui pénètre tout, est suprême. La Bhagavad-gita (10.42) nous éclaire sur cette omniprésence de Dieu, la Personne Suprême:
kim jnatena tavarjuna
vistabhyaham idam krtsnam
ekamsena sthito jagat
Du fait de leur conception corporelle de l'existence, tous les êtres de ce monde sont des pasus, des animaux.
sva-dhih kalatradisu bhauma ijya-dhih
yat tirtha-buddhih salile na karhicij
janesv abhijnesu sa eva go-kharah
Seul Krsna peut nous délivrer de cette existence matérielle, et c'est en fait ce qu'Il tente constamment de faire. Isvarah sarva-bhutanam hrd-dese rjuna tisthati. Il est présent dans nos coeurs et n'est nullement inattentif. Son seul but est de nous délivrer de cette existence matérielle. Ne croyons pas qu'Il fait attention à nous seulement lorsque nous Lui adressons des prières. Même avant que nous Lui offrions nos prières, sans trêve Il tente de nous délivrer. Il n'est jamais négligent à cet égard. Bhuri-karunaya namo layaya: ce verset affirme donc que grâce à Sa miséricorde immotivée, Dieu, la Personne Suprême, essaie toujours de nous ramener dans notre demeure originelle auprès de Lui. Dieu est libéré, et Il veut nous donner la liberté, mais bien qu'Il S'y essaie constamment, nous rejetons Ses instructions (sarvadharman parityajya mam ekam saranam vraja). Néanmoins, Krsna ne Se fâche pas et Il est donc appelé ici bhuri-karunaya, Celui qui, avec une miséricorde infinie, nous délivre des conditions misérables de l'existence matérielle et nous ramène en notre demeure originelle, dans le royaume de Dieu.
dusprapanaya guna-sanga-vivarjitaya
muktatmabhih sva-hrdaye paribhavitaya
jnanatmane bhagavate nama isvaraya
Bien que Dieu, la Personne Suprême, descende en ce monde matériel, Il n'est pas touché par les gunas. L'Isopanisad le confirme: apapa-viddham —Il n'est pas contaminé. Le même fait est souligné ici par les mots gunasanga-vivarjitaya. Bien que Dieu, la Personne Suprême, apparaisse en tant qu'avatara dans ce monde matériel, Il n'est pas affecté par les gunas. La Bhagavad-gita (9.11) déclare: avajananti mam mudha manusim tanum asritam —les sots dépourvus de connaissance dénigrent le Seigneur parce qu'Il apparaît sous les traits d'un être humain. Aussi, seul le muktatma, l'âme libérée, peut comprendre la nature de Dieu, la Personne Suprême. Muktatmabhih sva-hrdaye paribhavitaya: seul l'être libéré est à même de penser sans cesse à Krsna. Celui-là est le plus grand de tous les yogis.
mad-gatenantaratmana
sraddhavan bhajate yo mam
sa me yuktatamo matah
bhajanta istam gatim apnuvanti
kim casiso raty api deham avyayam
karotu me dabhra-dayo vimoksanam
Certains hommes dans ce monde matériel sont dits akamis, libres de tout désir matériel; d'autres ambitionnent de toujours obtenir plus de gain, et d'autres encore désirent la réussite dans leur aspiration à la vie religieuse, à la prospérité, à la satisfaction des sens et finalement à la libération.
moksa-kama udara-dhih
tivrena bhakti-yogena
yajeta purusam param
(S.B., 2.3.10)
hrd-dese rjuna tisthati
bhramayan sarva-bhutani
yantrarudhani mayaya
vanchanti ye vai bhagavat-prapannah
aty-adbhutam tac-caritam sumangalam
gayanta ananda-samudra-magnah
tam aksaram brahma param paresam
avyaktam adhyatmika-yoga-gamyam
atindriyam suksmam ivatiduram
anantam adyam paripurnam ide
jnana-karmady-anavrtam
anukulyena krsnanu-
silanam bhaktir uttama
(Bhakti-rasamrta-sindhu 1.1.11)
yogam yunjan mad-asrayah
asamsayam samagram mam
yatha jnasyasi tac chrnu
veda lokas caracarah
nama-rupa-vibhedena
phalgvya ca kalaya krtah
yatharciso gneh savitur gabhastayo
niryanti samyanty asakrt sva-rocisah
tatha yato yam guna-sampravaho
buddhir manah khani sarira-sargah
sa vai na devasura-martya-tiryan
na stri na sandho na puman na jantuh
nayam gunah karma na san na casan
nisedha-seso jayatad asesah
Ceci est une brève description de la puissance illimitée de Dieu, la Personne Suprême. Cet Etre Suprême, unique, agit à différents niveaux en manifestant d'infimes parties de Sa Personne, qui sont toutes différemment situées par l'effet de Ses diverses puissances (parasya saktir vividhaiva sruyate). Chaque puissance agit tout naturellement (svabhaviki jnana-balakriya ca). En conséquence, le Seigneur est illimité. Na tat-samas cabhyadhikas ca drsyate: rien ne L'égale, rien ne Le surpasse. Bien qu'Il Se manifeste de tant de façons différentes, personnellement Il n'a rien à faire (na tasya karyam karanam ca vidyate), car chaque chose est effectuée par des manifestations de Ses énergies illimitées.
antar bahis cavrtayebha-yonya
icchami kalena na yasya viplavas
tasyatma-lokavaranasya moksam
Dans ce monde matériel, chaque être vivant est recouvert par l'obscurité de l'ignorance. En conséquence, les Vedas enseignent que l'on doit approcher le Seigneur Suprême par l'entremise d'un maître spirituel, vénéré comme suit dans les prières du Gautamiya-tantra:
jnananjana-salakaya
caksur unmilitam yena
tasmai sri-gurave namah
avisvam visva-vedasam
visvatmanam ajam brahma
pranato smi param padam
Parfois, quand on prêche le bhakti-yoga ou la conscience de Krsna aux hommes du commun, les gens argumentent: "Où est Krsna? Où est Dieu? Pouvez-vous nous Le montrer?" Ce verset nous donne la réponse: si nous sommes suffisamment intelligents, nous devons savoir que quelqu'un a dû créer l'entière manifestation cosmique, qu'Il en a fourni les différents composants, issus de Lui-même, et que cette Personne existe éternellement mais ne Se trouve pas dans ce monde manifesté. En se fondant simplement sur cette suggestion, on peut présenter son hommage respectueux au Seigneur Suprême; c'est là le commencement d'un vie de dévotion.
hrdi yoga-vibhavite
yogino yam prapasyanti
yogesam tam nato smy aham
Gajendra, le roi des éléphants, accepta simplement qu'il devait y avoir quelqu'un à l'origine de cette manifestation cosmique et des différents éléments qui la composent. Cela devrait être reconnu par tous, même par les athées les plus acharnés. Pourquoi alors abhaktas et athées n'admettent-ils pas ce fait? La raison en est qu'ils sont souillés par les conséquences de leurs activités intéressées. On doit être libéré de toute la saleté accumulée dans le coeur à la suite d'activités intéressées auxquelles on s'est adonné les unes après les autres. Il faut se débarrasser de ces impuretés par la pratique du bhakti-yoga. Yoga-randhita-karmanah. Tant que l'on se trouve sous l'influence de l'ignorance et de la passion, il est impossible de réaliser le Seigneur Suprême. Tada rajas-tamo-bhavah kama-lobhadayas ca ye. Une fois délivré de l'emprise de l'ignorance et de la passion, on se débarrasse par là même des défauts les plus vils —kama et lobha, la concupiscence et la cupidité. De nos jours, il existe de très nombreuses écoles de yogayoga. Aussi les gens apprécient-ils beaucoup ce prétendu yoga. Ce verset définit en quoi consiste la véritable pratique du yoga. Le Srimad-Bhagavatam (12.13.1), autorité en la matière, déclare: dhyanavasthita-tad-gatena manasa pasyanti yam yoginah —le yogi est celui qui médite constamment sur les pieds pareils-au-lotus de Dieu, la Personne Suprême. Cela est aussi confirmé dans la Brahma-samhita (5.38): qui encouragent les gens à développer leur concupiscence et leur avidité grâce à la pratique du
santah sadaiva hrdayesu vilokayanti
yam syamasundaram acintya-guna-svarupam
govindam adi-purusam tam aham bhajami
sakti-trayayakhila-dhi-gunaya
prapanna-palaya duranta-saktaye
kad-indriyanam anavapya-vartmane
L'attachement, la cupidité et la concupiscence représentent trois forces extraordinaires qui empêchent l'être de se concentrer sur les pieds pareils-au-lotus de Dieu, la Personne Suprême. Ces forces agissent ainsi parce que le Seigneur n'aime pas Se révéler aux abhaktas ou aux athées. Cependant, quand on s'abandonne à Ses pieds pareils-au-lotus, ces obstacles disparaissent, et l'on peut alors réaliser Dieu, la Personne Suprême. Ainsi le Seigneur est-Il le protecteur des âmes soumises. On ne peut devenir un bhakta à moins de s'abandonner à Ses pieds pareils-au-lotus. Alors le Seigneur donne à l'être, en son for intérieur, l'intelligence grâce à laquelle il pourra retourner en sa demeure originelle, dans le royaume de Dieu.
yac-chaktyaham-dhiya hatam
tam duratyaya-mahatmyam
bhagavantam ito smy aham
Comme le mentionne la Bhagavad-gita, chaque être vivant —qu'il s'agisse d'un être humain, d'un deva, d'un animal, d'un oiseau, d'une abeille, ou de quoi que ce soit d'autre— est une partie intégrante de Dieu, la Personne Suprême. Le Seigneur et l'être vivant sont intimement liés comme père et fils. Malheureusement, à cause du contact avec la nature matérielle, l'âme individuelle oublie cela et désire jouir indépendamment de ce monde, selon ses propres idées. Il est très difficile de triompher de cette illusion (maya), qui enveloppe l'être vivant parce qu'il veut oublier Dieu, la Personne Suprême, et jouir à son idée du monde matériel. Tant que subsistera cette souillure, l'âme conditionnée sera incapable de comprendre son identité véritable et continuera perpétuellement, vie après vie, à être dans l'illusion. Ato grha-ksetra-sutapta-vittair janasya moho yam aham mameti (S.B., 5.5.8). Tant que l'être vivant n'est pas éclairé de façon à pouvoir comprendre sa position véritable, il sera attiré par la vie matérielle, par son foyer, son pays ou ses terres, ses relations, ses fils, sa famille, son compte en banque, etc. Ainsi obnubilé par toutes ces conceptions, il continuera de penser: "Je suis ce corps, et tout ce qui lui est relié m'appartient." Il est très difficile de se débarrasser de cette vision matérielle de l'existence, mais celui qui s'abandonne à Dieu, la Personne Suprême, comme le fit Gajendra, le roi des éléphants, atteindra l'illumination spirituelle, le niveau du Brahman.
na socati na kanksati
samah sarvesu bhutesu
mad-bhaktim labhate param
evam gajendram upavarnita-nirvisesam
brahmadayo vividha-linga-bhidabhimanah
naite yadopasasrpur nikhilatmakatvat
tatrakhilamara-mayo harir avirasit
D'après le contenu de ses prières, Gajendra cherchait apparemment à toucher l'autorité suprême, bien qu'il ne sût pas qui elle était. Il supposa qu'il existait une autorité suprême dominant tout. De ce fait, les différentes émanations du Seigneur, telles que Brahma, Siva, Candra et Indra, pensèrent toutes "Gajendra ne demande pas notre aide mais celle du Suprême, qui est au-dessus de nous tous". Comme l'a mentionné Gajendra, il existe différents êtres vivants, parcelles infinies du Seigneur; ce sont les devas, les êtres humains et les animaux, tous étant recouverts par des formes distinctes. Bien que les devas soient chargés de veiller sur différents aspects de l'univers, Gajendra estima qu'ils étaient incapables de le sauver. Harim vina naiva mrtim taranti: personne ne peut sauver qui que ce soit des dangers que représentent la naissance, la mort, la vieillesse et la maladie. Seul Dieu, la Personne Suprême, peut nous faire échapper aux dangers de l'existence matérielle. Aussi, une personne intelligente cherchant à se libérer de cette dangereuse existence, s'adressera à Dieu, la Personne Suprême, et non pas à un deva quel qu'il soit. La Bhagavad-gita (7.20) le confirme: kamais tais tair hrta-jnanah prapadyante nya-devatah —ceux qui ne sont pas intelligents s'adressent aux différents devasdevas ne peuvent sauver personne des dangers de l'existence matérielle. Comme les autres êtres vivants, les devas sont simplement des parties externes du Corps transcendantal de Dieu, la Personne Suprême. Comme le déclarent les mantras védiques, sa atma angany anya devatah. A l'intérieur du corps se trouve l'atma, l'âme, tandis que les différentes parties du corps, comme les mains et les jambes, sont externes. De même, l'atma de l'entière manifestation cosmique est Narayana, Sri Visnu, et tous les devas, les êtres humains et les autres êtres vivants représentent autant de parties de Son Corps. pour obtenir d'eux des bénéfices matériels temporaires. En fait, ces
On pourrait aussi en tirer la conclusion suivante: puisqu'un arbre vit grâce à ses racines et qu'en arrosant celles-ci on nourrit par là même toutes les parties de l'arbre, on devrait adorer Dieu, la Personne Suprême, qui est la racine originelle de toute chose. Bien que le Seigneur soit très difficile à approcher, Il est très près de nous car Il vit dans nos coeurs. Dès qu'Il comprend que l'on recherche Sa faveur par une soumission totale, naturellement Il réagit sur-le-champ. En conséquence, si les devas ne vinrent pas à l'aide de Gajendra, Dieu, Lui, apparut immédiatement en réponse à ses ferventes prières. Cela ne veut pas dire que les devas étaient en colère contre Gajendra, car, en fait, quand on adore Visnu, on vénère par là même tous les devas. Yasmin tuste jagat tustam: si Dieu, la Personne Suprême, est satisfait, tout le monde l'est aussi.
trpyanti tat-skandha-bhujopasakhah
pranopaharac ca yathendriyanam
tathaiva sarvarhanam acyutejya
stotram nisamya divijaih saha samstuvadbhih
chandomayena garudena samuhyamanas
cakrayudho bhyagamad asu yato gajendrah
Srila Visvanatha Cakravarti Thakura nous fait remarquer qu'alors que Gajendra se trouvait dans une situation critique et priait le Seigneur Suprême de lui accorder Sa miséricorde, les devas, qui auraient pu aller immédiatement à son secours, hésitèrent à le faire. Considérant que les prières de Gajendra s'adressaient au Seigneur, ils se sentirent offensés, ce qui constituait en soi une offense. En conséquence, quand le Seigneur Se rendit sur les lieux, ils vinrent également Lui offrir des prières pour se faire pardonner.
drstva garutmati harim kha upatta-cakram
utksipya sambuja-karam giram aha krcchran
narayanakhila-guro bhagavan namas te
Le roi des éléphants avait un désir si intense de voir Dieu, la Personne Suprême, que lorsqu'il L'aperçut dans le ciel, à grand-peine et avec une faible voix, il Lui présenta ses respects. Un bhakta ne considère pas une situation périlleuse comme vraiment dangereuse, car dans une telle situation il peut avec ferveur prier le Seigneur en grande extase. Ainsi le bhakta regarde-t-il le danger comme une circonstance favorable. Tat te nukampam susamiksa-manah. Quand un bhakta est vraiment en péril, il voit cela comme une manifestation de la miséricorde spéciale du Seigneur car il s'agit d'une bonne occasion de penser à Lui très sincèrement et avec une attention soutenue. Tat te nukampam susamiksamano bhunjana evatma-krtam vipakam. (S.B., 10.14.8) Il n'accuse pas Dieu, la Personne Suprême, d'avoir laissé Son dévot tomber dans une telle situation. Au contraire, il considère cette circonstance dangereuse comme le résultat de ses méfaits passés et y voit une occasion propice de prier le Seigneur et de Le remercier de lui avoir donné cette chance. Quand un bhakta vit de cette façon, son salut —son retour à Dieu, en sa demeure originelle— est garanti. Nous pouvons vérifier la véracité de cette assertion à partir de l'exemple de Gajendra, qui priait anxieusement le Seigneur et obtint ainsi une chance immédiate de retourner en sa demeure originelle, dans le royaume de Dieu.
sa-graham asu sarasah krpayojjahara
grahad vipatita-mukhad arina gajendram
sampasyatam harir amumucad ucchriyanam
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